Vous trouverez ci-après les publications de Patrick Varrot, auto-entrepreneur en formation, recherche et publication en histoire de l'art.
Coordonnées à l'issue de cet article.
Photographies non libres de droit, (c) Patrick Varrot
VARROT P., Balthazard Lomellin, peintre aixois (v. 1560-1623). Etude autour de neuf œuvres conservées en Provence
Janvier 2009
42 pages, 47 illustrations couleurs et noir et blanc.
Balthazard Lomellin demeure un peintre des plus prolifiques
à la fin de la Renaissance en Provence.
La dynastie à laquelle il est rattaché est originaire du Piémont d'où
provient son grand-père Manuel Lomellini dit Genovese, bien connu des
historiens des Primitifs aixois. L'activité de Balthazard s'étend du Pays d'Aix
à la région de Brignoles et à la Haute Provence. A partir de trois œuvres
conservées à Brignoles et à Esparron-de-Pallières, signées et datées, cette
étude fait le point sur sa culture et ses pratiques artistiques ainsi que sur
son entourage. Il se révèle ainsi comme peintre du Président du Parlement Louis
du Chaine, et habile inventeur d'architectures fictives. On y prend
connaissance de quelques attributions inédites : un panneau daté de 1582 à
Moustiers-Sainte-Marie, le monumental Jugement Dernier peint au revers de la façade
de l'ancienne église des Dominicains de Saint-Maximin, les peintures murales du
cloître du couvent des Minimes de Pourrières, au Musée Arbaud d'Aix une rare
toile peinte d'après une sculpture disparue de Sainte Marthe de Tarascon, enfin
un curieux et époustouflant devant d'autel déposé dans les réserves du Musée
d'Art et d'Histoire de Grasse.
VARROT P., La Circoncision du Christ d'Esprit Castagnier (1624). Enquête sur un tableau méconnu à l'Hôtel de Ville de
Marignane
Mars 2009
31 pages, 18 illustrations couleurs et noir et blanc.
La peinture à Marseille au début du XVIIe siècle
reste bien méconnue au-delà des quelques œuvres laissées par le Brugeois Louis
Finson lors de son passage en 1613. Esprit Castagnier, connu de 1622 à 1660,
fut le peintre officiel de la ville de Marseille, tout comme son aïeul arrivé
de Joyeuse en Ardèche. Sa biographie permet de mettre à jour l'histoire d'une
famille de peintres connue sur cinq générations jusqu'à la fin du XVIIe
siècle, mais dont ne subsiste qu'une œuvre à Marignane précisément due à
Esprit. L'hypothèse d'une attribution à son père Bertrand, celle d'un rare
ex-voto de la fin du XVIe siècle de la chapelle
Saint-Jean-de-Garguier à Gémenos, pourrait timidement compléter le catalogue
dynastique. La toile marignanaise d'Esprit provient de l'ancienne chapelle des
Pénitents Blancs. Castagnier y copie très précocement la fameuse Circoncision
de Louis Finson ornant l'autel de la chapelle des Jésuites de Poitiers,
visiblement sans l'aide d'une gravure intermédiaire. Cette étude livre les
conditions de la commande d'un tableau directement lié à l'attention que
portait l'archevêque d'Arles Gaspard du Laurens à la vie des paroisses ainsi
qu'au développement des confréries de son diocèse. L'histoire de l'art européen
y est également interrogée par la remise en question de la genèse d'une œuvre
de Finson internationalement connue.
VARROT P. Joseph Blaÿ, peintre de Martigues (1741-1795).
Etude autour de quatorze œuvres du pourtour de l’Etang de
Berre
55 pages, 63 illustrations couleurs et noir et blanc.
La vie artistique autour de l'Etang de Berre n'est souvent
évoquée qu'à partir des paysagistes du XIXe siècle. Un siècle
auparavant y œuvrait activement une famille de peintres issue du monde des
pêcheurs. Joseph Blaÿ, second de la lignée, se forme auprès de son père sur le
chantier du décor de la chapelle des Pénitents Blancs de Martigues. Quelques
détails pourraient, observés de près, avoir été peints de sa main. On ne
connaissait de lui qu'une toile à Martigues, et un décor plafonnant à Vitrolles.
Une enquête dans les archives ainsi que dans les édifices religieux du pourtour
de l'Etang de Berre, permet de lui attribuer avec certitude un ensemble
d'œuvres cohérent. D'abord populaires, puis baroques, ses images annoncent
enfin le néo-classicisme. Il en va ainsi d'une série d'ex-voto à
Gignac-la-Nerthe, Marignane et Berre, de toiles à Saint-Mitre-les-Remparts,
Châteauneuf-lès-Martigues, Gignac-la-Nerthe et Marignane. Sa biographie très
détaillée révèle un peintre proche de la population locale à qui il prête
inlassablement d'importantes sommes d'argent. L'héritage de Blaÿ ne se limite
pas aux localités environnantes puisque cette étude confirme ses liens étroits
avec son neveu et apprenti Joseph Flaugier, chef de file du néo-classicisme
catalan et fondateur du Musée d'art de Barcelone. Enfin, la découverte de
l'activité d'un autre neveu formé par ses soins, un énigmatique " Bernard
du Martigues ", devrait aboutir à l'établissement d'un riche catalogue
d'ex-voto et toiles empreints de l'héritage néo-classique propre à la
Restauration.
VARROT P., Jean-Baptiste Daret, peintre aixois (1649-1725).
Vie et œuvre d’un fils de Jean Daret
Mars 2010
45 pages, 49 illustrations couleurs et noir et blanc.
Jean-Baptiste Daret fait partie de ces artistes cachés par
l'ombre de leur père. Si la Provence s'enorgueillit très tôt des chefs-d'œuvre
de l'illustre Jean Daret, elle relégua ses deux fils Michel et Jean-Baptiste à
un rang secondaire. La biographie revisitée du dernier laisse cependant
supposer une activité pour des personnalités du cercle parlementaire. Une
régulière association avec son frère, aussi ingénieur, donna quelques fastueux
décors redécouverts grâce à la restauration d'un tondo du Parlement de
Provence, à deux toiles sorties de la confidentialité d'un château aixois lors
d'une vente publique et attribuées aux deux frères. Le Musée Brignolais
conserve la première toile exécutée par Jean-Baptiste seul. La publication du
prix-fait la replace dans la tradition des retables de confréries de métiers et
y occasionne la découverte d'une navette de tisserand curieusement peinte aux
pieds de la Sainte Famille. L'observation d'un style bien personnel permet de
déterminer les parties dues à Jean-Baptiste sur d'autres toiles exécutées par
les frères Daret. Le retable de Pontevès, signé par Michel, s'avèrerait ainsi
une œuvre à deux mains, les tondi de l'église de Pertuis, bien que confiés aux
deux Daret par le prix-fait, ne porteraient que l'empreinte de Jean-Baptiste.
Enfin la Cène de la cathédrale d'Aix, donnée par tous les guides à Jean Daret
alors qu'il ne la laissa qu'ébauchée à son décès, révèle très tôt des traits
caractéristiques de chacun de ses fils peintres. Le catalogue s'achève par une
publication des gravures des derniers grands décors baroques éphémères connus
en Provence, réalisés sous la conduite de Jean-Baptiste pour les peintures.
VARROT P., André Carton dit Hurlupin, un peintre de la Renaissance à Draguignan. Etude autour de neuf œuvres conservées dans le Var
Janvier 2011
65 pages, 77 illustrations couleurs et noir et blanc.
Peintre du XVIe siècle connu en Provence par une
œuvre signée, " Hurlupin " est l'auteur du
triptyque de Saint Antoine à Cogolin. Frédéric Mireur,
archiviste du Var, l'avait déjà
identifié à André Carton actif à Draguignan de 1528 à 1581. Il lui avait
consacré une biographie encore méconnue, s’interrogeant sur ce sobriquet aux
sonorités médiévales mais pas forcément provençales. La présente étude évoque
une probable provenance picarde, un possible passage à Paris, une formation
certainement parfaite dans le cercle des Bréa. Le rassemblement de sources
éparses, la relecture des documents cités par Mireur ne pouvaient que
s'accompagner d'une enquête sur l'œuvre dont tous les auteurs déplorent la
méconnaissance. Les rapprochements permis par une riche iconographie confirment
les intuitions d'anciens érudits et posent les bases d'attributions inédites.
Quelle évolution donc pour celui qui, traversant le siècle, peint encore en
1540 dans la tradition des Primitifs ? Observations et informations tentent de
suivre l'activité d'un peintre auquel est ici donné un groupe d'œuvres de tout
l'ancien diocèse de Fréjus. La célèbre Vierge du Rosaire de
Notre-Dame-du-Peuple à Draguignan perd ainsi son anonymat, la délicate
Adoration de l'Enfant Jésus de la chapelle du
château de Sainte-Roseline aux Arcs trouve un éclairage sur
ses accents à la fois italiens et
flamands, le très primitif panneau de Saint Antoine de Trans
se voit rajeunir de quelque vingt ou trente ans. Le triptyque et la prédelle de
Saint Auxile de Callas, deux retables de Roquebrune sortent enfin d'un très
long silence et d'une ombre pesante.
VARROT P., Joseph-Antoine Bernard (vers 1762 - 1835).
Un peintre de Martigues sous la Révolution, l'Empire et la
Restauration. Etude autour de 25 œuvres du pourtour de l'Etang de Berre
Mars 2011
56 pages, 84 illustrations couleurs et noir et blanc.
Un mystérieux Bernard du Martigues était jusqu'à présent
connu par deux toiles signées, ainsi qu'une mention d'archive publiée. Le
peintre martégal Joseph Blaÿ (vers 1740-1795), décédé veuf et sans enfant,
léguait en partie ses biens à son neveu Joseph-Bernard Flaugier, peintre bien
connu des historiens de l'art catalans, initiateur du néo-classicisme espagnol
et fondateur du musée d'art de Barcelone. Blaÿ réservait également une part de
son héritage à sa sœur, épouse de Sébastien Bernard, et ses enfants. Voici
Bernard enfin révélé, Joseph-Antoine de son prénom, neveu d'un peintre, cousin
d'un peintre, mais également frère cadet d'un peintre,
" peintre en histoire ", né vers 1762 dans le
quartier de Jonquières, décédé en 1835, probablement du choléra. Les registres
des notaires de Martigues livrent une centaine de documents, dont l'inattendu
inventaire de la succession décrivant sa collection et son atelier. Restait à
reconstituer l'œuvre. Bernard fait partie de ces artistes bénéficiaires du
Concordat de 1801 ayant restauré les commandes de peintures religieuses.
Comparaisons, analogies avec un groupe de trois œuvres signées alimentent un
catalogue aujourd'hui riche de vingt-cinq numéros, parmi lesquels un grand
nombre d'ex-voto, une bannière de procession, de grandes toiles religieuses, un
portrait, répartis sur tout le pourtour de l'Etang (Martigues, Istres, Miramas,
Saint-Chamas, Vitrolles, Marignane, Gignac-la-Nerthe, Vernègues). L'inventaire
de sa succession laisse supposer une activité de portraitiste et de décorateur,
peut-être pour le théâtre d'Avignon, ainsi que des rapports étroits avec le
peintre de marines Louis Mille.
VARROT P., Etienne Peson, Jean Cordonnier et la peinture à Marseille autour de 1520. Etude autour de nouveaux documents et de deux œuvres
inédites
Novembre 2011
74 pages, 38 illustrations couleurs et noir et blanc.
Etienne Peson et Jean Cordonnier : deux noms classés dans le
dossier des Primitifs marseillais, deux peintres associés au début du XVIe
siècle, redécouverts par des érudits du
XIXe siècle, mais dont seules deux œuvres ont pu être identifiées. Un gisement
dormait encore dans le fonds Pierre Bertas des Archives Municipales de
Marseille. Comme pièces maîtresses s'y succèdent les relevés sur Jean Peson,
fils d'Etienne, peintre aussi, les nombreux documents sur la famille de
Cordonnier, dont la mention du testament de ce dernier. C'est d'abord sur la
personnalité des peintres et de leurs commanditaires que les questions
s'enchaînent : les origines d'un Peson, peut-être plus arlésien que
marseillais, le lien d'un Cordonnier avec Georges Trubert, historieur du Roi
René, les rapports avec la famille Droin, dynastie de peintres verriers, avec
plusieurs artistes en transit de la Provence orientale à Avignon, les Dupin,
riches calfats, Monet Olivier, prêtre,
fermier et client de Peson.
De l'impressionnante production de ces ateliers maîtrisant
peinture et menuiserie, liant collaborateurs, apprentis et sous-traitants
restait à trouver des vestiges. L'immense panneau de Pignans dans le Var,
probable Pietà des calfats peinte par Cordonnier, la curieuse Annonciation de
Saint-Philippe à Marseille tentent de compléter un catalogue témoignant encore
timidement de l'activité picturale marseillaise des années 1520.
Patrick Varrot