"La culture n'est pas un luxe, c'est une nécessité"

Partant de cette notion fondamentale exprimée par Gao Xingjian, ce blog a pour but de partager les connaissances dans tous les domaines de l'histoire de l'art occidental.

Des périodes antiques à la période contemporaine, le lecteur est invité au voyage par des articles à vocation scientifique, mais accessibles à tous.

S'interroger, historiciser, expliquer en gardant un esprit critique et humaniser l'histoire au travers des productions et oeuvres sont les critères essentiels de cette page. De nouvelles perspectives naissent ainsi du croisement des regards, des conceptions, de la connaissance des artisanats et des arts.

Rédigé par une docteur spécialisée en iconographie, ATER à l'Université de Poitiers, ce blog a également la volonté d'intégrer de jeunes chercheurs passionnés, désireux de partager leurs connaissances et leurs savoirs par la publication d'articles.



" The culture is not a luxury, it is a necessity " This notion expressed by Gao Xingjian, is the foundation for the blog, who aims at sharing the knowledge in all the domains of the art history. From Antique periods to the contemporary period, the reader is invited in the journey by articles with scientific vocation, but accessible to everyone. Wondering, historicizing, explaining by a critical spirit and humanizing the history through the productions and works are the essential criteria of this page. New perspectives arise from the crossing of the glances, conceptions, knowledges. Drafted by a PhD Doctor specialized in iconography, this blog also has the will to join young researchers, avid to share their knowledges by the publication of articles. English summaries will be proposed (see article : the blog evolves - le Blog évolue)


mardi 29 novembre 2011

"La Cité interdite au Louvre - Empereurs de Chine et rois de France", par Sandrine Krikorian




La Cité interdite au Louvre - 
Empereurs de Chine et rois de France.

Sandrine Krikorian,
Docteur en Histoire de l'Art - Aix-Marseille I

Musée du Palais Impérial, Pékin
Photographie (c) Paris, Musée du Louvre


Du 29 septembre 2011 au 9 janvier 2012, le musée du Louvre accueille une exposition sur la Chine impériale et la France. Voici le texte officiel :

« Les trésors de la Cité interdite font l’objet d’une grande exposition qui présente une sélection de cent trente oeuvres dans trois espaces distincts du musée.
Fruit d’une intense coopération entre la France et la Chine, cette manifestation constitue sans aucun doute un événement majeur des échanges culturels et diplomatiques entre ces deux pays.
L’exposition retrace l’évolution de la Cité interdite selon un parcours chronologique construit autour des grands empereurs qui ont dirigé la Chine du milieu du XIIIe siècle au milieu du XIXe siècle.
Les cent trente oeuvres majeures prêtées par la Chine – peintures, vases, coupes, laques, costumes d’apparat, tenues militaires ou calligraphies – sont mises en perspective avec les figures emblématiques de l’histoire impériale chinoise.
Dans les salles d'histoire du Louvre, l'exposition montre la succession des souverains chinois et, pour chaque période, les échanges qui ont pu exister entre la France et la Chine.
Dans les fossés médiévaux du Louvre, une maquette de la Cité interdite permet de saisir l’ampleur de ce palais surgi ex nihilo de la volonté d’un seul homme, l’empereur Yongle (1403-1424), tandis qu’un montage vidéo évoque en images l’histoire de son architecture.
Sont également présentés dans l'aile Richelieu la salle du trône de l’empereur Qianlong (époques Louis XV et Louis XVI) et les chefs-d’oeuvre qu’il a fait exécuter à la peinture sur soie, en particulier les portraits grandeur nature de ses chevaux. »
Cette exposition est le fruit d’une collaboration entre le musée du Louvre, le musée du Palais impérial de Pékin et le musée Guimet à Paris.
Je vous en propose ici la « critique ». Ou plus exactement je vous expose mes impressions que j’essaie de dépeindre de la façon la plus objective possible dans ce compte-rendu selon mon point de vue d’historienne de l’art et aussi de passionnée d’art français et de culture asiatique.
De très nombreuses œuvres, composent ce parcours chronologique. Certaines d’ailleurs ne peuvent être vues qu’en voyageant en Chine. Et c’est, à mon point de vue, le point fort de cette exposition. Et d’ailleurs, même les œuvres françaises exposées peuvent être une découverte pour le néophyte comme pour l’amateur éclairé. La diversité des œuvres présentées est également à mettre en avant (tableaux, porcelaine, habits, dessins, etc.).
Néanmoins, quelques points m’ont laissé dubitative.
L’exposition se déroule en trois parties (aile Sully et aile Richelieu) et les indications ne sont pas forcément bien précisées à l’entrée. Il est vrai que j’aurais pu me renseigner sur le parcours avant de m’y rendre… Cependant, l’affiche principale indique l’aile Richelieu. Donc, je me suis d’abord rendue à cet endroit pour m’apercevoir qu’il s’agissait de la troisième partie uniquement et qu’il fallait d’abord aller à l’aile Sully. Mais ceci n’est qu’un détail.
Ce morcellement de l’exposition, dû à la quantité notable d’œuvres présentées (c’est pourrait-on dire le revers de la médaille), est regrettable car on est obligé, pendant un instant, de quitter l’ambiance des cours françaises et chinoises pour traverser le hall principal, et donc la foule de touristes et le brouhaha incessant que l’on trouve toujours au Louvre, avant pouvoir de se replonger dans la Chine impériale (ce qui prend un peu de temps).
Un autre point concerne la muséographie de l’exposition. Et avant d’aborder cet aspect, je dois vous prévenir, avant tout, de la très grande attente que j’avais en allant visiter cette exposition (j’ai d’ailleurs fait le voyage à Paris uniquement pour la voir). Aussi, peut-être que mes remarques seront un peu plus subjectives qu’elles ne l’auraient été si je n’étais pas passionnée à la fois par la cour de France et par la culture chinoise.
Ce liminaire étant annoncé, je dois avouer que j’ai eu des difficultés à trouver de façon systématique les liens entre la France et la Chine qui étaient censés être le fil rouge de l’exposition. Ces échanges ne me semblent pas être démontrés avec trop de force. En effet, les œuvres sont, à mon goût, plus mises en parallèle qu’en corrélation directe si l’on excepte quelques éléments. En effet, le seul exemple qui m’ait marquée et que j’ai gardé en mémoire est une petite vitrine qui présente un service en porcelaine et au-dessus un portrait de l’empereur réalisé justement en porcelaine de la même manufacture. Il s’agit pour moi de l’exemple vraiment probant de ces échanges entre la France et la Chine. Mais là encore, peut-être est-ce seulement dû à la façon dont j’avais envisagé l’exposition.
Pour contrebalancer cela, je vous conseillerais plutôt de lire le catalogue de l’exposition. Je ne l’ai pas acheté (contrairement à ce que j’avais prévu au départ) mais je l’ai feuilleté à la fin du parcours et il me semble que l’accent sur les rapports entre les cours françaises et chinoises est mis en avant de façon plus prégnante et, à ce titre, il doit apporter des précisions éclairantes.
Sandrine Krikorian
Translation in English :
« La cité interdite au Louvre – Empereurs de Chine et rois de France ». This is the title of the exhibition which takes place in the parisian museum from the 29th september 2011 to the 9th january 2012. This exhibition is due to the collaboration of the Louvre, the imperial museum at Beijing and the musée Guimet in Paris.
In this article, the art historian and as passionate about french and asian art that I’m, will present my impressions, as objectives as possible, of this exhibition. The number of master pieces and their quality are, with no doubt, the mains and positives aspects of the exhibition. Indeed, a lot of chinese art works can be seen only in China and some of french works can be discovered by neophytes and amateurs.
Neverthless, some aspects less positives can be noted. Three parts are composing the chrolological itinerary and the indications at the entrance are not very well presented. But this is a detail.
Moreover, the third-part choise, due to the enormous quantity of art works, is unfortunate in a pratical way because to go from the « aile Sully » to the « aile Richelieu » we have pass through the noisy hall before going back into the imperial chinese atmosphere which is devoted the third part.
An other point concerns the choice of the presentation of this exhibition. And before going further, I would like to say that I excepted a lot ok it (I went in Paris only in order to see it). So, my remarks can be less objectives than they would be if I wasn’t passionate by French Court and Chinese Culture.
Yet, I had some difficulties in finding systematicaly the links, which should have be the problematic of the exhibition, between France and China. I had the impression, except for some examples, that art works are more presented in an independant way than in correlation each other. Indeed, the only example I remember very well is the presentation of a french porcelain service and a portrait of the chinese emperor realized in porcelain by the same company. This for me, the notable example of links between the two countries and maybe it is only due the perception I had of this exhibition before seeing it.
I would advising to read the exhibition catalogue (I didn’t buy it but I looked at it at th end of the exhibition) in which these links between France and China seem to be approched in a more accurate way and it can give an interessant point of view.
Sandrine Krikorian
Traduzione in italiano :
« La cité interdite au Louvre – Empereurs de Chine et rois de France ». È qui il titolo della mostra che si svolge nel museo di Parigi dal 29 settembre 2011 al 9 genaio 2012. La mostra è la consequenza della collaborazione tra il Louvre, il Palazzo imperiale di Pechino et il museo Guimet in Parigi.
In questo articolo, vorrei presentare le mie impressioni sulla mostra come storica d’arte, della maniera la più obiettiva, ed anche come passionata dell’arte francese e dell’arte cinese. Il numero di opere d’arte et la loro diversità che si trovano nella mostra sono, senza dubbio, il punto più interessante. Di fatto, per vedere una grande parte delle opere cinesi, bisogna andare in Cina. Molte opere francese possono anche essere scoperte dai neofiti e dai intenditori.
Tuttavia, alcuni aspetti meno positivi possono essere notati. Tre parti composano il percorso cronologico della mostra e le indicazioni  non sono parfettamente precisate all’ingresso. Ma questo è un dettaglio.
Di più, la scelta di una mostra in tre parti, a causa del numero delle opere, è un po’ problematica di un punto di vista pratico perché per andare dall’« aile Sully » all’« aile Richelieu », si deve attraversare il corridorio sempre buioso del Louvre e dunque si deve lasciare l’ambiente, durante un instante, ed è un po’ difficile di ritrovarla dopo questa interruzione.
Un’ altro aspetto concerna la presentazione della mostra. Ma dopo andare più lontano, vorrei precisare che avevo un grandi aspettative riguardo alla questa mostra (ho fatto il viaggio a Parigi soltanto per vederla). Dunque, le mie osservassioni possono essere un po’ meno obiettivi che si non ero passionata dalla corte di Francia et dalla cultura cinese.
Devo confessare che avevo difficultà per trovare sistematicamente il collegamento tra i due paesi. Le opere mi sembrano presentate independemente più che studiate in relazione le une con le altre. Gli scambi, che dovreberro essere il punto importante della mostra, non mi sembrano demonstrati con molta forza. L’unico esempio che mi sembrava importante su questo punto è une servizio in porcellana francese presentato vicino a un ritratto dell’imperatore cinese anche in porcellana della stessa fabbrica. È per me l’esempio più interessante della mostra per questa questione degli scambi tra Francia e Cina. Ma forse è soltanto a causa della maniera che avevo pensato la mostra prima di vederla.
Vorrei consegliare di leggere il catalogo (non l’ho comprato ma l’ho guardato alla fine della mostra) perché sembra studiare con più dettagli questi rapporti tra le due corti e dunque può dare un sguardo interessante sur question questione.
Sandrine Krikorian





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