"La culture n'est pas un luxe, c'est une nécessité"

Partant de cette notion fondamentale exprimée par Gao Xingjian, ce blog a pour but de partager les connaissances dans tous les domaines de l'histoire de l'art occidental.

Des périodes antiques à la période contemporaine, le lecteur est invité au voyage par des articles à vocation scientifique, mais accessibles à tous.

S'interroger, historiciser, expliquer en gardant un esprit critique et humaniser l'histoire au travers des productions et oeuvres sont les critères essentiels de cette page. De nouvelles perspectives naissent ainsi du croisement des regards, des conceptions, de la connaissance des artisanats et des arts.

Rédigé par une docteur spécialisée en iconographie, ATER à l'Université de Poitiers, ce blog a également la volonté d'intégrer de jeunes chercheurs passionnés, désireux de partager leurs connaissances et leurs savoirs par la publication d'articles.



" The culture is not a luxury, it is a necessity " This notion expressed by Gao Xingjian, is the foundation for the blog, who aims at sharing the knowledge in all the domains of the art history. From Antique periods to the contemporary period, the reader is invited in the journey by articles with scientific vocation, but accessible to everyone. Wondering, historicizing, explaining by a critical spirit and humanizing the history through the productions and works are the essential criteria of this page. New perspectives arise from the crossing of the glances, conceptions, knowledges. Drafted by a PhD Doctor specialized in iconography, this blog also has the will to join young researchers, avid to share their knowledges by the publication of articles. English summaries will be proposed (see article : the blog evolves - le Blog évolue)


vendredi 28 octobre 2011

Note de lecture


Jacques HEERS, Le clan des Médicis. Comment Florence perdit ses libertés (1200-1500).
Paris, éd. Perrin, 2008 (395 p., annexes, bibliographie, index) 
ISBN 978-2-262-02525-0 ; 22 €


« Le destin de Florence est à l’opposé de l’image que nous gardons en tête des villes d’Italie […]. Pour les historiens […], les habitants qui luttaient pour la liberté de leurs cités ne pouvaient être que des « hommes d’affaires », des négociants et des banquiers, ou des artisans, tous gens de bon aloi, seulement occupés à bien gérer leurs trafics et leurs boutiques, pacifiques bien sûr, vêtus de longues robes de bon drap, coiffés de gros bonnets […]. » (p. 9-10).

Loin des idées souvent véhiculées dans nos livres d’histoire, l’ouvrage de Jacques Heers, historien français spécialiste du Moyen Age et professeur émérite à Paris-Sorbonne (Paris IV), invite le lecteur à creuser le « mystère Médicis ». Avec un talent particulièrement succulent dans l’écriture et la description des faits historiques, documentés (chronologie, arbres généalogiques, index, glossaire, cartes et notes), l’auteur démêle les intrigues du Moyen Age et nous emmène dans la Florence des XIIIe et XVe siècles, ville puissante ayant confié son avenir à une famille de marchants devenus banquiers de l’Europe et princes sans titre de la cité des bords de l’Arno.

Teintée de querelles, de massacres et d’exils, l’épopée familiale a marqué la vie de Florence et ce que l’on nomme souvent trop rapidement, et sans véritablement la comprendre, la Renaissance italienne.
Sur fond de crise religieuse, nous découvrons l’envers d’une légende et d’un clan, admiré tout autant que détesté. Nicolas Machiavel notamment, dans les Istorie fiorentine, montre comment la cité « perdit ses liberté » par la prise de pouvoir médicéenne. Ordonnateurs et maîtres du jeu, les Médicis ont agi de l’intérieur, usant d’une politique complexe, de tribunaux d’exception, d’un acharnement fiscal, n’hésitant pas à mettre en place complots et tromperies. Une belle manipulation, en somme, et Florence s’est laissé gagner sans mouvement de masse dans les rues, sans lutte de ses citoyens.

L’ouvrage nous propose donc de comprendre le cheminement de cette famille qui, par chance ou par sagesse, a su déjouer les coups d’intrigants en conquérant progressivement le pouvoir. Ces aimables tyrans, pour un temps du moins, ont ainsi contribué à la constitution d’une politique encore d’actualité et la construction de l’Europe. 
L'ouvrage, en plus d'être un développement magistral, nous permet ainsi de mieux connaître un aspect de l'histoire, peut-être pour mieux comprendre le présent et regarder vers l'avenir, fort des expériences du passé.
C. L.


Jacques Heers, French historian specialist of the Middle Ages and emeritus professor at Paris-Sorbonne (Paris IV), invites the reader into the " Medici mystery ". With a delicious talent in the writing and the description of the historic facts (with a chronology, genealogy, index, glossary, maps and notes), the author takes us in the Florence des XIIIe and XVth centuries, a powerful city having entrusted his future to a family of marchants, becoming bankers of Europe and princes without title. The book shows the progress of this family which conquered gradually the power. These pleasant tyrants, for a moment, contributed to the constitution of a politics still of current events and the construction of Europe.


C. L. 

4 commentaires:

  1. Livre passionnant !

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  2. Merci pour le rappel de ce bel ouvrage à garder précieusement dans sa bibliothèque

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  3. Oui !! Et merci pour ta présentation lors de l'Apéri-Livres de vendredi, tu m'as donné envie de le lire !
    A la prochaine rencontre chez nos amis de la Portée des Mots !
    Bises !
    Annie

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  4. C'est avec plaisir que j'ai partagé mes impressions sur ce très beau travail, adressé aussi bien aux universitaires qu'aux curieux.
    A bientôt,
    Chrystel

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